lundi 28 septembre 2009

Clearstream et après… : la lutte fratricide de deux grands serviteurs de l’état

Nul n’est parfait mais tout est perfectible.
La lutte pour le pouvoir fait partie du jeu politique, c’est ainsi, et nous avons également, il ne faut pas l’oublier, la grande chance de la vivre dans un cadre démocratique d’élections libres et transparentes contrairement à beaucoup d’autres régimes toujours en place.En France, la politique a aussi comme caractéristique d’être particulièrement dure et, souvent tous les coups sont permis pour démolir son adversaire.Je l'ai vécu à travers des élections à petite échelle et à mes dépens, en tant que tête de liste des dernières municipales et je l’ai accepté avec une certaine philosophie.
Dans l’histoire récente, au niveau national, elle n’a épargné aucune personnalité de premier plan : de Pierre Mendés France à Nicolas Sarkozy en passant par François Mitterrand, Giscard d'Estaing, Georges Pompidou, Jacques Chirac, Édouard Balladur, Lionel Jospin, Laurent Fabius, Alain Juppé, Charles Pasqua, Bernard Tapie, Roland Dumas, Ségolene Royal, Julien Dray, Dominique de Villepin. Seul un candidat à la présidence y a échappé : Jacques Delors, il avait retiré sa candidature à temps.Ils ont, pour un certain nombre d'entre eux, vécu la jungle des manipulations, de la paranoïa, des combines, des corbeaux, des coups tordus, des scandales, des machinations diaboliques et mesuré la difficulté, l’isolement, la solitude et la détresse du cheminement politique. Mais aussi pour ne pas être "flingué" (c'est le terme utilisé par la presse), ils ont nécessairement "flingué", pour certains, à des degrés divers pour se défendre de façon préventive ou curative.C’est la règle du jeu dit-on, l’opinion y est habituée, certains politiciens avertis, à l’affut de « la direction du vent » aussi et qui pensent au final « que le meilleur gagne » ou cyniquement « celui qui a épousé ma mère devient mon père ».
Ainsi est faite la nature humaine des ghettos politiques, du meilleur comme du pire.Pour ma part, je suis bien triste pour de multiples raisons :
- Je suis un farouche partisan de la politique de réformes entreprise par Nicolas Sarkozy et mon soutien lui est entièrement acquis.
- J’avais également beaucoup de sympathie pour Dominique de Villepin qui a été un grand serviteur de l’état.
- J’ai toujours pensé que dans les conflits, il n’y avait jamais de gagnants mais que des perdants. Les spectateurs se délectent en assistant au combat autour d'un ring et certains sont là pour motiver davantage les adversaires qui, au premier plan à la lumière des projecteurs se déplument tout simplement. La soif de justice est hautement légitime et la sagesse veut que quand cela est possible, les grands principes l’emportent sur les passions.
- Par ailleurs, l’histoire a montré que la vengeance des généraux coute très chère aux troupes.
Nicolas Sarkozy a atteint les plus hauts sommets de l’état, il a gagné et c’est une chance pour la France. Sa victoire, il l'a méritée et de par sa position, ses amis se doivent de le protéger et l'aider à se placer, dans la mesure du possible, en arbitre, au dessus des conflits.
Sa position de sage et de capitaine du navire appelle l’indulgence, la magnanimité tout à fait compatibles avec l’autorité et la responsabilité.

Raphaet Dali

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